Foire aux questions (FAQ)
Ma facture d’eau potable augmente en 2023. Pour quelles raisons ?
La Communauté d’Agglomération du Grand Guéret exerce les compétences « eau, assainissement et eaux pluviales urbaines » depuis le 1er janvier 2020. Cette prise de compétences est une obligation légale.
Notre nouveau patrimoine hérité est très endommagé et vétuste. L’Agglo prend ses nouvelles responsabilités et constate cette vétusté : il y a urgence à entretenir tout ce linéaire de canalisations ainsi que les différents ouvrages.
Nous avons l’obligation collective de maintenir un service de qualité, surtout à l’heure où l’eau se raréfie tellement sur notre territoire. Cela ne peut se faire qu’en opérant de nombreux travaux trop longtemps différés. Pour cela, il nous faut prendre la décision d’augmenter les tarifs d’exploitation et d’investissement de l’eau et de l’assainissement. Ce qui n’a pas été fait auparavant doit désormais l’être, tout notre service public de l’eau, avec un approvisionnement dans de bonnes conditions, en dépend.
C’est à cause des investissements à faire sur le réseau que vous augmentez les tarifs de l’eau et de l’assainissement ?
Oui, en sachant qu’il n’y a pas que les réseaux. Il faut également penser aux stations de traitement de l’eau potable et des eaux usées, nombreuses sur le territoire et qui nécessitent des travaux coûteux.
Il s'agit d’investissements indispensables si l’on veut conserver la qualité de notre eau.
Aujourd'hui, la réglementation (française et/ou européenne) très contraignante et de plus en plus exigeante, nous impose des mies aux normes coûteuses.
En outre, nous sommes, hélas, sur une période où les prix des énergies et des matières premières explosent. Ces travaux sont de plus en plus coûteux pour les communes et intercommunalités comme pour les particuliers. L’inflation très importante que connaît notre pays est répercutée directement sur les prix de l’eau, du gaz, de l’électricité, par tous les fournisseurs. Si vous comparez votre facture d’eau avec celles des autres fluides, des énergies et matières premières, vous constaterez à quel point l’eau reste peu chère, alors même qu’elle devient si rare et si précieuse. Et que, contrairement à tout le reste, elle est indispensable à notre survie.
Quels travaux et investissements allez-vous réaliser dans les années qui viennent ?
Différents travaux sur les stations de traitement, mais aussi la reprise et la rénovation de 1% du linéaire (la longueur de l’intégralité du réseau sur nos 25 communes) chaque année. Cela peut sembler peu, mais c’est pourtant très important par rapport aux investissements consentis par la plupart des collectivités françaises qui sont souvent, pour des questions de coûts très élevés de ce type de travaux, en deçà de ces 1%.
Reprendre peu à peu ce linéaire de canalisations, c’est remettre à neuf et aux normes ce qui est vétuste, potentiellement insalubre. Cela évitera un grand nombre de fuites que les canalisations actuelles connaissent trop souvent et qui sont un gouffre en matière de perte de ressource. L’eau est trop précieuse pour que nous la laissions partir ainsi.
Parcourir ce linéaire très important, décider des secteurs les plus en souffrance et où il y a urgence à intervenir puis remettre aux normes, avec un phasage annuel et un programme pluriannuel prévisionnel, c’est garder à l’esprit la santé de nos concitoyens mais aussi l’écologie et la préservation de notre « or bleu ».
Pourquoi les tarifs augmentent-ils comme cela, avec des différences sur chaque commune ?
Précisément parce qu’à court terme, sur dix ans, la loi impose que nous ayons les mêmes tarifs sur toute l’agglomération, quelle que soit la commune où l’on réside. Cela s’appelle l’harmonisation tarifaire. Pour y parvenir, nous avons opéré un lissage des coûts, année après année, vers un tarif unique de l’eau. Les différences étaient importantes entre communes. Certains voient donc, dès cette année, un coût supplémentaire plus important que d’autres. Cela vient des différences initiales qui n’étaient, pas de notre responsabilité.
Il faut bien comprendre par ailleurs que comme on dit souvent « l’eau paye l’eau ». Ce que les usagers paient quand ils règlent leur facture, c’est pour avoir de l’eau qui coule au robinet de leur domicile et pour faire des travaux sur la quantité et la qualité de l’approvisionnement. Exclusivement pour cela. Les recettes perçues par l’Agglo ne vont qu’à l’eau, elles ne sont destinées à aucune autre dépense, aucun autre budget. Au centime près, elles sont affectées à ce service public essentiel, crucial, vital.
Ajoutons enfin que le système précédent n’était pas adapté à la raréfaction de la ressource que nous vivons désormais année après année. Par un système qui apparaît désuet aujourd’hui, plus on consommait d’eau, moins on payait, les tarifs étant dégressifs. La politique que nous avons adoptée est une démarche incitative pour économiser l’eau. On paie ce que l’on consomme en m3, avec une démarche écoresponsable et écocitoyenne qui responsabilise les usagers que nous sommes, particuliers comme entreprises.
Les tarifs que vous prévoyez ne vont-ils pas pénaliser les « gros » consommateurs que sont les entreprises, les éleveurs et agriculteurs, etc. ?
Si nous ne faisons pas attention, la ressource en eau va tellement diminuer que nous ne pourrons plus continuer nos activités, en Creuse, en France, partout. Nous en sommes là, beaucoup ne se rendent pas compte du point de non-retour que nous avons atteint et croient qu’il ne faut pas être alarmiste. Soyons-le, au contraire : notre rôle est de tirer la sonnette d’alarme tant qu’il est encore temps de raisonner notre consommation et notre dépense en eau. Si nous ne préservons pas cette ressource, il n’y aura plus d’élevage, d’agriculture ou d’usages industriels.
Les captages que nous gérons le montrent, le niveau des réservoirs et celui des rivières, Creuse et Gartempe, également. Nous n’avons pas de nappes phréatiques sur le territoire. Chaque litre d’eau est précieux. Encore une fois, responsabiliser chacun sur les usages passe par un prix qui est celui de la raison et de la nécessité de conserver nos installations aux normes sanitaires et à pleine capacité de transporter et fournir l’eau.
L’agriculture française est très résiliente, elle s’adapte régulièrement car les arrêtés sécheresse qui se multiplient la touchent directement. Nos agriculteurs vivent avec la nature et savent la préciosité des ressources, ils comprennent les enjeux de ce débat. Le Grand Guéret défend l’agriculture locale et les circuits courts, depuis des années, cela continuera. Dès lors, responsabiliser chacun sur l’eau, c’est garantir la pérennité de nos activités humaines sur le territoire.
Pourquoi n’est-ce plus la SAUR qui gère mon eau et ma facturation ?
Parce que notre contrat avec la SAUR s’est terminé en 2021 et que la délégation de service public (DSP) a pris fin. Les communes exerçaient auparavant leur compétence eau « en propre », via des régies communales, parfois en DSP, mais nous avons, à l’Agglo, désormais la gestion directe de l’eau. Y-compris pour la facturation. Cela permet une accessibilité du service plus proche car la SAUR, par-delà son très bon travail, exerce son activité de manière évidemment beaucoup plus large que pour notre seul territoire. Cela permet ainsi une gestion plus proche, plus fluide, avec la certitude que les usagers ont quelqu’un « au bout du fil », à leur écoute en appelant l’Agglo. Enfin, il est plus cohérent que nous assumions de bout en bout la gestion de la ressource.